Challans – Fermées, ouvertes… un peu d’histoire des halles

En ce 2 décembre 2024, la ville de Challans inaugure ses nouvelles halles, les quatrièmes pour ce quartier, construites pour la première fois, sur la Place du Champ de Foire.

Vue d’architecte des nouvelles halles (Ville de Challans)

En 1931, la ville avait inauguré les secondes, sur la place des Halles-Neuves, rebaptisées place Aristide Briand, en 1932, à la demande de l’Association des combattants pacifistes.

Aristide Briand (1862-1932) par Marcel Baschet (1916)

Nantais, personnage phare du pacifisme français dans l’entre-deux-guerres, homme politique, Prix Nobel de la Paix en 1926, il venait de décéder lorsque son nom fut suggéré et accepté par conseil municipal.

C’est le 26 janvier 1930 que ce même conseil avait voté le principe de la « reconstruction des halles qui comprendraient une salle des fêtes ».

Le 29 juin 1930 on dépose sur le bureau du maire, Maurice Ballineau, le dossier du projet de construction d’un bâtiment pour les Œuvres Post Scolaires, approuvé par le ministre de l’Intérieur à la date du 5 juin 1930. Dépense totale : 416.860 francs. Il sera financé par les recettes des jeux. Ce sera la seconde salle des fêtes municipale, construite au-dessus du marché. Une configuration plus économique, que l’on retrouve dans plusieurs communes.

En 1931 les halles sont livrées. Le rez-de-chaussée est réservé pour le marché, mais il n’y a aucun mur ni porte pour les fermer. Comme la précédente et comme la Halle au beurre de la place du Commerce, ce sont des halles ouvertes.

Les halles « ouvertes » telles qu’elles furent livrées en 1931

Las, lorsque les commerçants y installent leurs planches et leurs tréteaux – il n’y a aucune installation fixe – le vent et la pluie s’y engouffrent, rendant les halles inconfortables au possible, pendant la mauvaise saison.

Le fermier, (1) qui perçoit les droits sous les halles et sur le marché, à l’écoute des réclamations de ses clients, propose à la ville de les fermer, contre un prolongement de son bail de douze années. Le prix du fermage est alors fixé par la ville à 146.000 francs, payable par douzième. Les travaux, à charge du fermier, s’élèvent à 48.000 francs et doivent être terminés pour le premier octobre 1932. De même que la ville fixe le prix que doivent payer au fermier les exposants – généralement au mètre linéaire – c’est elle qui décide des matériaux à mettre en œuvre. L’entourage des halles doit être réalisé avec un mur jusqu’à mi-hauteur complété par des verrières cathédrales pour la partie haute. Le bâtiment doit être fermé par quatre portes métalliques pliantes, montées sur rail. La grille principale fait face à la rue Gobin, deux grilles latérales et la troisième face à la rue Galliéni terminent l’ensemble.

Voici les halles « Art-Déco » en béton, telles que nous les connaîtrons jusqu’en 1982 (d’après un document des Archives de la Vendée)

Quant à la salle des fêtes, elle avait été inaugurée le 27 octobre 1931. Bientôt, elle accueillera le tout nouveau « cinéma parlant, » mais ceci fera l’objet d’une autre histoire…

(1) Le fermage était mis en adjudication par la ville. Le plus offrant des candidats obtenait la concession.

Sources : Maison de l’Histoire.

© La Maison de l’Histoire, Erick CROIZÉ – 1er décembre 2024