Située entre Bayonne et Pau, Orthez comptait 10,000 habitants en 1973, Challans, près de 12,000. Leurs deux clubs de basket-ball représentaient alors les deux plus petites communes engagées dans le championnat disputé par l’élite du basket français.
Challans y avait accédé en 1971, Orthez, deux saisons plus tard, en 1973 mais le club béarnais, issu lui aussi d’un patronage créé en 1908 par des ecclésiastiques, était le doyen.
Le déplacement dont j’ai le souvenir devait se dérouler en 1974. L’Élan Béarnais n’était pas encore associé à Pau mais avait, comme Challans, conquit de haute lutte sa place au sommet.

Challans disposait d’une salle omnisports, la salle salle Michel Vrignaud, Orthez n’avait que son marché couvert, la Moutète, où se déroulaient le marché au gras, et le marché aux volailles vivantes. Dans ce lieu, transformé en salle de sports, on voyait parfois voler quelques duvets !
Aucune des deux salles ne disposant d’un parquet, une dérogation leur permettait de jouer sur une moquette.


Orthez fit l’ascendeur dès sa première saison avant de se stabiliser, de monter en puissance jusqu’à être champion de France ! Mais en 74, Orthez était prenable et les dirigeants de l’E.S.M. avaient privilégié le confort et la détente pour leurs joueurs.
Le déplacement se fit sur deux journées. Un départ en car de Challans en milieu de journée du vendredi permit de passer une bonne nuit dans une auberge en pleine campagne. La matinée du samedi, après un copieux petit déjeuner, s’était passée dehors. J’avais fait équipe au ping-pong avec Guy Raffin, le journaliste sportif de Ouest-France, mais nous faisions pâle figure devant le duo Tom Lee / Barry White dont les longs bras, arrivaient sans peine au filet et rattrapaient toutes les balles des deux côtés de la table !


Le repas du samedi midi fit honneur à la gastronomie locale avec des escalopes de foie gras poilées servies uniquement à la table des dirigeants et accompagnateurs.
Le marché couvert était doté de très hautes tribunes métalliques, montées et démontées suivant l’usage de la halle et la moquette, déroulée uniquement pour les matchs. Les entraînements devaient s’effectuer dans une autre salle. Bref, l’équipe ne disposait pas d’un confort idéal mais il était compensé par un public nombreux et enthousiaste, caractéristique du sud-ouest.
Pas facile donc de s’imposer sur ces terres de basket d’autant qu’un speaker haranguait les spectateurs en permanence.
Les Challandais ne s’en laissèrent pas compter et remportèrent le match à la grande satisfaction du président, Benjamin Cacaud, qui décida d’offrir le champagne à toute l’équipe dans un café du centre, avant de reprendre la route.
Gastronomie, détente et victoire : le cocktail avait donné un excellent résultat.
E.C
Prochain épisode : Le déplacement à Berck et la choucroute de la Gare de L’Est.
© La Maison de l’Histoire, 27 décembre 2025 – article : Erick CROIZÉ – recherche des illustrations : D. LE BORNEC
